Poèmes

Laissons venir


Sa voix hésitante. Sa gorge racle. Murmure. Bruits de pas s’éloignant
Les trottinements sur des chemins acétiques en forêt profonde. Les semelles ont fondu. Les pieds sont nus.
Pieds semelles s’emmêlent à défaut de s’en mêler. L’heure est à la douleur non consentie.
La terre fume des brasiers de l’ectopyrose. Les têtes flambées sont comme des torches erratiques.
La nuit rougeoyante comme le coucher des contrées australes. Fuit la folie

Fourmis en procession, musaraignes et serpents se collant. La survie prend d’autres chemins que celui de la prédation.
La pluie rubescente nourrit la glaise sombre et piétinée.
De nouvelles folies vont germer.

Ceci est l’eau
Ceci est le puit
Etanche ta soif et descend à l’intérieur
Fourmis sur dos de musaraignes. Musaraignes sur dos de serpent. Pyramide vivante glissant le long du fil. Araignée sur radeau. Puit tunnel. Voguent dans le noir
Larges sont les voiles.
Gonflées de l’horizon qui s’éveille.
Courant d’air passe et pousse. Ne surtout pas faire une pause. Ça presse

Milliers de petits coeurs battants, yeux écarquillés. Le temps abolit. Trépignent. S’accrochent. Antennes humides, pattes veloutés.
L’astre levant se presse comme une orange gorgée de feu
Les élytres, les antennes et les mandibules sèchent.
Des piaffements d’impatience se font entendre sur le pont. La cohorte vogue. La cohorte vole.
Tournoye, hoquette au gré des bourrasques. Siffle, craquette et bourdonne. Tout à la fois. Se précipite, s’engouffre dans la bouche.

Clapet qui étouffe la rumeur.

Rumeur, chaleur. Pâleur à nouveau. Ciel de souffre. Souffle court.

Le bousier à la bourre
Un orage de berlingots dorés tonne. Le sucre filé se déverse.
Les pattes et les ailes se prennent dans les filets roses. Les bouches insatiables s’emplissent jusqu’au scellement. Une gigantesque confiture cosmique se prépare. Pour quel ogre affamé ?
Gourmandise attise même les moins téméraires

Barbe à papa gonfle, déborde et s’envole en filaments

Se dessinent des formes. Tentacules roses. Des sourires filaments. Engloutissent comme des morfales.
Un bourdon stellaire vient butiner le pistil poudré de lumière d’une fleur de trou noir.
La ruche du Grand au tracteur présage d’une pollinisation quantique.

Les toiles d’étoiles sont tendues L’envoûtante Arachne danse au bout de son fil.

Auteur

isabellegenty974@gmail.com

Laisser un commentaire

La vague

25 août 2020

Entre ombres et lumières

4 septembre 2020